Rêvons l'eau qui dort !
Elle s’est précipitée sur nous, tombée du ciel chargé, comme par magie, en s’échappant de ces gros nuages sous pression. La pluie détestable a bien fait des siennes sur les derniers mois. Elle peut être aussi délicate que dévastatrice quand elle s’étend sur les terres. Elle a transformé les champs en lac, rempli les mares, les étangs, déposé des flaques un peu partout, parfois des flaques géantes et admirables. Elle a mouillé les parebrises, elle a trempé des pieds, envahi des maisons, dégouliné sur des parapluies. Elle a peut-être camouflé des larmes, elle a peut-être accompagné des rires. Elle a probablement abreuvé quelques oiseaux. Elle a ramené quelques hérons, aigrettes et vanneaux dans nos prés, dans nos champs. Elle décore le ciel d’Arcs-en-ciel en enlaçant la lumière du soleil. Elle est indécise : elle est terreur et merveille à la fois !
Arc-en-ciel sur les hauteurs de Seissan
Comment lui en vouloir ? Elle fait monter les cours d’eau, inonde insidieusement les garages et les habitations. Mais comment, je te le demande comment lui en vouloir, même si le retour du soleil ne peut que nous réjouir ? Tu sais, si l’eau monte, ce n’est peut-être pas par hasard. Le climat déraille, mais la faute à qui ? Les arbres manquent pour s’en abreuver, la faute à qui ? Le béton la retient ou l’aiguille hors de son lit, la faute à qui ? On peut la rendre coupable de tous les maux, mais on ne peut pas nier tout ce qu’elle nous offre également !
Je vais t’avouer que je vois l’eau comme un monde magique. Une autre vision de notre monde. Quelque chose d’un peu différent mais qui lui ressemble, quelque chose qui déstabilise un peu, quelque chose qui invite à la rêverie. L’eau reflète la vie, d’une façon assez singulière. Il me plait d’aller voir ce qu’elle peut m’offrir. Il me plait de m’agenouiller au bord des flaques d’eau, le pantalon dans la boue et d’y chercher ce monde à la fois étrange et beau. Il me plait de me rapprocher le plus possible de l’eau pour y trouver le plus beau reflet, le plus symétrique. Parfois je m’allonge même, le menton presque dans l’eau, tenant avec application l’appareil photo à la surface. Je cherche, je cherche, je cherche cet autre monde, parfois je le trouve, parfois pas.
Mon premier terrain de jeu, les lacs. Le lac de l’Astarac, le lac de Gimont et le lac de Saramon me permettent toujours des prises de vues différentes. Quand le ciel nous offre de beaux nuages et qu’il n’y a pas trop de vent, des choses incroyables s’y dessinent. L’impression d’un papillon, d’une toile abstraite, des jeux d’ombres et de lumières, des effets de symétrie fascinants.
Reflet sur le Lac de l'Astarac
Ombre et lumière sur le Lac de l'Astarac
Reflet sur le lac gelé de Gimont
Reflet irrisé sur le lac de Gimont
Reflet hivernal sur le lac de Saramon
Reflet sur le lac de Saramon
L'église de Saramon
Mon deuxième terrain de jeu, les flaques. On y voit des paysages…dépaysants ! On y voit des formes, des couleurs, des textures, de choses surprenantes. On y voit du concret et de l’abstrait. On y voit des ondulations, des déformations.
Auch à Noël
Flaque sur le chemin du lac de l'Astarac
Flaque géante à Cassaigne
L'Abbaye de Flaran
Le Pigeonnier-porche près de l'Abbaye de Flaran
Près du Lac de l'Astarac
Sur le chemin du Lac de l'Astarac
Mon troisème terrain de jeu, la carrière Saint-Cricq, près de Auch. La Carrière Saint-Cricq c’est à la fois des mares ici ou là et des flaques et en ce moment, tout est bien rempli d’eau ! La végétation s’y reflète magnifiquement et se transforme en tableau impressionniste !
Flaque à la Carrière Saint-Cricq
Mare à la carrière Saint-Cricq
Mon quatrième terrain de jeu, récemment trouvé, un matin où je pensais voir un magnifique lever de soleil, mais que j’ai été accueillie par un ciel bouché et une pluie abondante: le pare-brise. Oui, je n’avais pas envie de sortir de la voiture et j’ai adoré créer des images à travers la vitre couverte de ces gouttes d’eau éclatées !
Le Moulin de Durban
L'Eglise de Labéjan
L'Isle de Noé
Le kiosque de Mirande
Rue dans Lombez
J’ai bien d’autres terrains de jeu pour l’eau, les rivières, les cascades, les gouttes d’eau… à croire que les possibilités, avec la pluie et l’eau, sont infinies !
étonnant que le porche-pigeonnier de Flaran puisse ainsi se mirer. Il y a longtemps que je n'y suis pas retournée.
Durban du Gers, il faut vraiment que je me penche sur cette destination