L'orchis parfumé pour vous enivrer !

L'orchis parfumé pour vous enivrer !

Je n'avais pas le choix : pour me faire pardonner de ces deux mois sans publication, il fallait bien que je vous offre des fleurs et pas n'importe lesquelles ! Pour tout vous dire, la fin de l'année scolaire a été très chargée et j'ai eu l'impression de la terminer aux commandes d'un rafale. Entre le bouclage du programme, les corrections des copies de français, faire passer les oraux... je n'ai pas vu le temps passer ! J'en vois quelques uns qui s'offusquent : de quoi se plaint-elle ? Elle est en vacances 4 mois par an. Loin de moi de vouloir lancer une polémique, mais pour avoir testé différents métiers, c'est ce métier de prof que je trouve le plus chronophage et croyez-moi, mes vacances sont des périodes de travail. Soit, passons ! Je vous offre donc des fleurs, des orchidées évidemment. Et tant qu'à faire, j'ai choisi de vous offrir en bouquet celle qui fait partie des plus précieuses tant elle est rare dans le Gers. En 10 ans, je ne l'ai trouvée que sur trois spots : un spots près de Simorre où j'en trouve toujours au moins une vingtaine de pieds, une spot près de Masseube où j'ai pu admirer deux ou trois pieds et un spot au lac du Lizet où je n'ai pu en contempler qu'un seul et unique pied. Bref, contrairement aux pyramidalis qui abonde par milliers sur le département, je pense que celle-ci ne doit pas dépasser une trentaine ou une quarantaine de pieds.

C'était donc fin mai, période où elle fleurit, le lendemain du fabuleux marathon photo déclic 2018 (dont je vous reparlerai), le 27 mai, que j'ai pu retrouver cette fleur qui me fascine tant. Je suis allée sur le spot à proximité de Simorre. Un spot assez inattendu car en bordure de route. Je pense qu'elle doit aimer l'eau car cette année, j'ai l'impression d'en avoir vu beaucoup plus que les années précédentes, quelque chose comme une trentaine de pieds regroupés sur 30 m de long. A tel point qu'il fallait faire attention en marchant !

Les initiés la reconnaîtront ! Moi je l'appelle "orchis parfumé", mais son petit nom scientifique n'est autre que "anacamptis coriophora subps frangrans"...je ne me souviens jamais très bien de ce dernier alors j'opte pour "orchis parfumé". Et comme elle est rare, elle fait partie des taxons protégés. Je l'aime bien. Je l'aime bien parce qu'elle est jolie mais elle a une beauté particulière, quelque chose d'original, quelque chose de gracieux. Et pour un peu plus plaire, elle sécrète un parfum envoûtant, un peu vanillé. Pas facile d'en sentir le parfum ! Elle est toute petite et demande de se contorsionner pour aller y coller ses narines. Ceci étant, la torsion en vaut la peine ! Je n'ai pas besoin de vous préciser que vous n'avez pas le droit de la cueillir ! N'oubliez pas, elle est rare, protégée : il faut lui laisser un maximum de chance de pouvoir se reproduire.

J'ai passé un long moment à en observer les pieds trouvés. Comme des trésors. J'ai juste une crainte, l'une des prairies à proximité semble avoir été tranformée en culture. Il ne reste qu'à espérer que ce soit une culture bio sans utilisation de produits et autres pesticides. Sans quoi, notre bel orchis parfumé viendrait à disparaître de ces prairies sauvages !