Il était un arbre...

C'est le troisième soir où j'essaie d'écrire quelque chose à propos de cette photo, vois-tu. Et rien. Rien de ne me vient. Enfin si ! J'écris quelques lignes pensant l'inspiration revenue et puis j'efface tout frénétiquement parce qu'à la relecture ça ne me convient pas du tout. Je ne sais pas si c'est la fatigue, le manque d'inspiration, le fait d'avoir la tête ailleurs. C'est presque un syndrome de la page blanche. C'est un syndrome d'insatisfaction de l'écriture. Ou alors c'est parce qu'il n'y a pas de mot assez précis pour définir ce qui me lie à cet arbre. 

Peut-être devrais-je me contenter de ne rien dire mais ce n'est pas chose facile pour une bavarde dans mon genre. Alors je réfléchis. Je pourrais vous raconter encore une fois ma rencontre avec cet arbre. C'était un soir, il me semble. Le crépuscule prenait des couleurs incroyables, comme toujours. Et il était là, grand, beau, original. Son déploiement avait quelque chose de charmant. Ses branches s'étendaient diversement. Depuis lors, j'ai très souvent pris le temps de le contempler quand j'étais par là au coucher du soleil mais aussi aux aurores. J'ai passé presque 10 ans à l'admirer en toute saison et j'ai passé presque 10 ans à m'inquiéter qu'on ne le coupe comme on avait coupé le splendide chêne qui bordait le champ d'en face.

Quand je reviens dans le Gers, la première chose que je vérifie c'est qu'il est encore là. J'ai toujours cette crainte de ne plus le voir. J'ai toujours cette crainte que quelqu'un l'estime trop inutile. Mais il n'a rien d'inutile ce chétif poirier. Ses fruits ne sont pas extraordinaires mais il est un lieu de rencontre pour bien des oiseaux. Les étourneaux l'investissent en saison. Et surtout, il orne à merveille ce petit coin de campagne. Il se marie comme il se doit avec le ciel incandescent des soirs d'automne ou d'hiver. Il me fascine de saison en saison. 

Et il y a peu, je l'ai retrouvé. Je l'ai contemplé encore et encore. Et j'avais ce même regard fasciné. Le ciel était beau. Mon arbre aussi. Car c'est mon arbre. Je me sens bien auprès de lui. Il apaise tout. Il me fait tout oublier. Il n'y a plus que la contemplation qui compte. L'instant. Car ici c'est l'instant qui compte. Le présent. Ce moment extraordinaire dont il faut se nourrir à chaque seconde. Et vous, avez-vous un arbre qui vous rappelle qu'il faut vivre l'instant ?

 

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Commentaires sur Il était un arbre...

  • bjr . j'ai tjs autant de plaisir à vous lire . merci et bonne journée

    Posté par coise, 05 décembre 2017 à 08:00 | | Répondre
  • j'ai vu passer peu de tes billets et suppose que la vie n'a pas été facile ces derniers temps...
    Et justement, ton arbre, c'est ce qui provoque si souvent l"motion évoquée dans le commentaire précédent sur ton billet du solstice...
    basculement de la terre dans sa course solaire

    Posté par Giovinetta, 20 décembre 2017 à 23:06 | | Répondre
  • je n'aurais d'ailleurs pas imaginé que ce fût un poirier...

    Posté par Giovinetta, 20 décembre 2017 à 23:12 | | Répondre
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