L'Ile d'Ager, décolorée en moins d'une seconde !

L'Ile d'Ager, décolorée en moins d'une seconde !

Cette chanson, je l'écoutais quand j'étais jeune. Vous savez, quand j'étais une adolescende pubère, boutonneuse, rebelle avec un appareil dentaire splendide. Evidemment, je suis toujours jeune, je veux dire, je n'ai pas encore dépassé le tiers de siècle, même si ça ne saurait tarder, et ne m'en parlez pas trop, l'idée de ne plus avoir 32 ans me perturbe beaucoup. Pourquoi ? Parce que 32... le Gers, évidemment. Enfin bon, j'ai eu à un moment de ma vie un âge parfait, il faut passer à autre chose maintenant. Bref, donc, quand j'étais une adolescente banale, passait une chanson des Innocents que j'adorais et qui s'intitulait Colore. Mais si, hé, c'est pas si vieux, ça ne date que du siècle dernier, et c'est sorti en 1995, il n'y a que deux décennies. Une broutille temporelle. C'est passé suuuuper vite. Donc, en 1995, alors que j'avais à peine 12 ans, et donc 20 ans de moins, j'écoutais avec grand plaisir cette chanson dont le refrain est joli et entrainant :

Colore la foule, colore mes veines
Chaque jour il me révèle
En chair de poule, en bleu du ciel
Et la foule sort de mes veines
Oui comme le temps est un ami
Il colore mon pays

...et moi, à défaut de rejoindre les innocents, je suis COUPABLE ! Oui, monsieur, oui madame, COUPABLE. Car je n'ai pas coloré, le monde, je l'ai décoloré, volontairement, sans aucun scrupule et en jubilant, en plus. Nous étions le 29 juillet 2015, dans l'après-midi, en balade au fil de l'eau, mon mari et moi, à l'Ile d'Ager, un magnifique endroit massylvain où règne la tranquillité, la sérénité, la paix : des arbres, des étendues d'eau, de la verdure. Mais du vert, du bleu, du jaune, du rouge et d'autres couleurs vivaces, vous n'en verrez point. Car ce jour-là, je n'ai fait que des photos en noir et blanc. A vous d'imaginer les nuances, les tons, les couleurs affirmées et les plus discrètes.

D'abord, les arbres et leur rencontre avec l'eau...

Les fleurs, et leur pétulant jaune, beige ou mauve.

Le brun des troncs mêlés de feuillages bas.

La rencontre de l'eau et des feuilles...

L'enchevêtrement complexe des troncs et celui des herbes et autres plantes...

Les fidèles reflets ...

Le chemin herbeux dans son allée arborée...

Lever le nez et voir les cimes flirter avec les percées bleues du ciel encombré de nuages...

Dame araignée tissant sa toile...

L'eau légèrement boueuse, ses ondulations et ses vieilles souches...

Et le cadenas de l'entrée...

Bref, si vous avez l'imagination fertile, n'hésitez pas à y mettre bien d'autres couleurs quitte à vous prendre pour les Andy Warhol de l'Ile d'Ager !