Butiner le Gers fin novembre...
Ces derniers matins de novembre, qui marquent la magnifique transition entre les temps automnaux et hivernaux - et ce même si l'hiver semble déjà s'installer -, j'étais comme une abeille gourmande de nectar. Je voulais butiner le Gers, et savourer à moi toute seule quelques jolis paysages à tout moment de la journée. J'ai volé de petites routes en petites routes, plus souvent le matin tôt, et j'ai été délicieusement accueillie par la beauté de la Gascogne qui s'offrait à moi. J'ai vu la brume se lever comme un voile délicat qui se dérobe du visage d'une mariée, j'ai vu le soleil percer les nuages, j'ai vu les montagnes se dessiner de plus en plus nettement, j'ai vu les clochers poindre à l'horizon, les arbres aussi. L'après-midi, en plein soleil, j'ai dévoré la campagne et ses vallons colorés... j'ai butiné la splendeur et l'éclat, la lumière et les couleurs, j'ai happé les nappes de brumes, j'ai senti l'air frais sur mes pommettes toujours souriantes, j'ai mis mes chaussures neuves dans la boue, j'ai sali mes collants avec ça, j'ai éternué quelques fois, mais j'ai aimé. J'ai aimé voir et contempler, une nouvelle fois. Le Gers est mon paradis sur terre, mon jardin d'Eden, ma huitième merveille du monde, mon patrimoine classé, mon doux poème, ma chanson du bonheur, mon pays d'adoption, mon pays de coeur. Je voulais partager d'autant plus ces instants avec vous, mes chers lecteurs, parce que vous me comprenez... J'espère que la magie opèrera à travers les photos, comme elle a opéré pour moi en direct ces jours-ci.
En arrivant à la frontière du Gers, aux confins de trois départements, dont la Haute-Garonne et les Hautes-Pyrénées, la vue sur Boulogne-sur-Gesse était à la fois douce et mystérieuse au lever du soleil. Les nappes de brume semblaient à la fois légères et voluptueuses... comme un drap de soie qui se soulève délicatement pour faire deviner les courbes des vallons. Il y avait de la sensualité dans ce paysage.
J'ai poursuivi en direction de Lalanne-Arqué souhaitant ensuite prendre une petite route qui donne un merveilleux point de vue sur le clocher de ce village. Mais, avant d'arriver jusque-là, j'ai trouvé la lune en chemin et Manent-Montané qui semblait aussi émerger doucement.
Et puis l'église de Lalanne-Arqué. Majestueuse dans ce paysage. J'ai sauté à pieds joints de la voiture sans remarquer que j'étais garée un passage boueux. Mes chaussures ont apprécié comme je vous le disais, et mes collants noirs n'étaient plus totalement noirs ! J'ai ri parce que, le matin, je m'étais soigneusement préparée (la journée était un peu spéciale) et pour une rare fois dans ma vie, j'avais mis une robe. Et quoi ? Je crotte mes pieds, mes mollets. Je crois qu'on ne me changera pas ! Et donc, j'ai contemplé ce qui se donnait à moi.
Sur ma droite, un bel arbre camouflait un peu l'Arbizon. Le soleil commençait à délicatement carresser les flancs de montagnes donnant à la neige une couleur rosâtre. Je retrouvais mes chères et tendres Pyrénées !
La lune était toujours là quand je me suis arrêtée un peu plus loin pour une autre mer de brouillard. J'ai repris la route, direction Sauveterre...
Et après Simorre, en arrivant sur les crêtes, j'ai failli tomber en pâmoison tellement c'était beau. Le soleil intense, illuminait le Gers, les collines prenaient des couleurs tendres, tièdes...
Et puis je suis arrivée à la table d'orientation de Sauveterre. C'était à 8h50...la consécration ! 50 Nuances de bleu, de blanc, de vert une sorte de peinture formidable... j'ai dégusté lentement chaque recoin de campagne gasconne !
Le lendemain matin, il était obligatoire d'encore en profiter, voir si la même chose allait se présenter ou un spectacle bien différent. C'était différent, mais pas moins beau. Une fenêtre s'était ouverte sur les montagnes et autour de Saint-Blancard, la vue était époustouflante ! Un faisceau de lumière s'abbattait sur les cimes, les dévoilant plus ou moins nettement dans l'ambiance ténébreuse.
Et ? Direction Sauveterre, à nouveau, évidemment ! L'endroit est devenu un de mes lieux de prédilection ! Et là un festival ! Un jeu splendide entre nuages et lumières. Quel plaisir de voir les montagnes à peine dénudées de nuages !
Et puis, le lendemain encore, changement d'heure, changement de lieu. Varions les plaisirs, s'il vous plait. J'ai repris la route pour retourner dans mon appartement ruthénois en tout début d'après-midi, mais j'ai traîné pas moins de 3h dans le Gers. D'abord à Bellegarde, où j'ai été subjuguée par l'enchevêtrement des vallons et les longues routes bordées d'arbres.
Après avoir suivi la route de Saramon, puis traversé ce beau village, je me suis retrouvée dans un village que je ne connaissais pas encore : Mongausy. Ma foi, la vue était extraordinaire et la petite église épousait à merveille la campagne qui l'entourait.
Et pour finir en toute beauté, aux couleurs de cet automne qui se termine, une petite pause à Saint-Martin Gimois. Je me suis assise sur une bordure, face à la succession des champs et des collines. J'ai une fois de plus compris que j'étais plus que veinarde ! Alors je suis restée là un petit moment à me ressourcer, à gourmander, à bouffer des yeux les lieux... une boulimie dont je ne veux plus jamais me passer !
Bref, le Gers ? Je kiffe grave, et pis c'est tout !
je le kiffe aussi!