Il y a le tour de France, le tour du monde, la tour de Pise, la tour Montparnasse, le tour de passe-passe et...
... il y a le tour du lac de l'Astarac ! Les tours ne manquent pas non, mais on ne parle pas assez du tour de ce lac. Bon, je sais ô combien de fois je vous ai parlé de ce lac, que vous pourriez venir m'enquiquiner en me disant que j'exagère, qu'il y a d'autres lacs dans le Gers. Mais j'ai un truc avec celui-là. J'y ai tellement mis souvent les pieds, et j'ai tellement à chaque fois adoré. Que voulez-vous, ça me jouera peut-être des tours, en attendant, le 19 septembre 2015, j'ai pu en faire le tour, quasi tout le temps au bord de l'eau et c'était vraiment très agréable. J'en avais souvent rêvé mais on ne peut pas le faire toute l'année ! Quand au printemps il est plein à craquer, difficile de longer les bords, il faut passer par la forêt, faire un grand détour et ce n'est pas pareil. Une amie m'a dit qu'elle l'avait fait peu de temps avant, alors j'ai sauté sur l'occasion, moi aussi j'allais en faire le tour. A vue de nez, le tour doit faire 8 ou 9 km et peu se faire en deux heures,deux heures et demi de marche... sauf que Denis et moi, sommes des promeneurs et que nous nous sommes arrêtés sur pas mal de détails : au final, nous avons mis 4h00.
Départ 14h00 sous un soleil qui nous réchauffait un peu malgré un vent d'automne un peu frais ! Nous avons emprunté la longue digue et nous nous sommes laissé charmer par les couleurs des arbres. Tout commençait à merveille et nous tentions de ne pas trop traîner !
Au bout de la digue, nous avons rejoint le bord de l'eau, il fallait marcher prudemment, les cailloux ne sont pas forcément très stables. J'y ai trouvé plusieurs bonheurs : une vieille souche, un ciel irrisé, et une sorte de petite crique charmante ! La terre prenait des allures ocres et les arbres offraient un spectacle tout aussi délicieux quel que fût le côté du lac où l'on regardait !
Nous avons croisé quelques pêcheurs, les avons salués, j'ai admiré une autre souche, bien grosse, qui habillait très bien le paysage.
Et en voulant rejoindre mon cher et tendre, prise d'un enthousiasme soudain, j'ai glissait et je me suis étalée de toute ma générosité corporelle dans les cailloux. J'ai cogné la cuisse gauche et une côte. Mais rien de suffisant pour qu'on annule la balade. J'ai quand même eu mal à la cuisse tout le long, mais je n'ai eu qu'un petit bleu ridicule. J'ai pu sauver in extremis l'appareil photo ... sans manquer de me râper une paume de la main ! Mais en relevant la tête, j'ai aperçu un arbre splendide, j'ai donc oublié la douleur et j'ai observe toutes les ramifications de ses racines !
Tout étati beau et agréable, chaque détail comptait. Et cette terre toujours ocre, et l'automne dans les arbres, l'eau, la lumière, le ciel, le soleil, les bateaux !!!!
Une bergeronnette grise fanfaronnait au bord de l'eau, les pattes dans les vaguelettes... et nous longions la forêt !
Après ue nouvelle crique, nous avons trouvé un endroit calme où se reposait hérons et aigrettes. Nous avons avancé à pas de loup, essayant de nous camoufler pour ne pas les effrayer, mais fatalement ils finiraient par nous voir et s'envoler !
Je continuais, de mon côté à trouver les cailloux et les souches fort esthétiques. Je mettais même un peu les pieds dans la gadoue pour immortaliser quelques instants ici ou là, quelques reflets, quelques jeux de lumières.
Nous sommes arrivés au bout du bout du premier bras, avons longé la route avec prudence et sommes repartir vers le bord de l'eau. Et là aussi les reflets étaient quelque peu féériques!
Une mouette, une souche, me voilà toujorus bien heureuse de cette belle balade qui nous couvrait de surprises !
Et c'est dans une petite alcôve sableuse, un peu molle sous les pieds, que nous avons vécu un moment exceptionnelle en compagnie de cinq bécasseaux. Nous avons été très doux, redoublant d'immobilité après chaque pas. Certains dormaient paisiblement perchés sur une patte. Tu m'étonnes, c'était l'heure de la sieste ! D'autres gambadaient dans l'eau !
Pas farouches, à un moment donné, ils étaient presque à nos pieds ! Nous sommes restés plantés là bien une demi-heure à s'extasier devant ces jolis oiseaux. Et comme le temps tournait, il fallait songer à continuer notre périple !
Après un passage particulièrement boueux où il fallait marcher vite et d'un pas léger - et je vous assure que marcher vite n'est pas un problème pour moi, c'est surtout le pas léger qui pose problème...- nous avons retrouvé Yvette la Mouette qui semblait vouloir arriver à l'autre bout avant nous !
Que c'était joli aussi à cet endroit ! Nous n'étions pas les seuls à être venus, des pas tout frais trahissaient les récents pêcheurs ou promeneurs ! Je m'extasiais devant deux simples branches surgissant de l'eau.
Nouveau passage difficile, il fallait grimper sur une sorte de gros tuyau. Un pêcheur bien assis dans son petit bâteau gonflable nous a salués. Je crois que j'aurais bien aimé être à sa place, ainsi suspendu sur l'eau et dans le temps!
Comme il était déjà 16h30 et que j'avais faim, nous avons fait une pause goûter pas très loin de là, avec ces beaux panoramas ! De sacrés veinards !
D'autres souches , d'autres arbres, des canards en vol ...d'autres merveilles ! Ce lac est magique !
Nouveau passage délicat car glissant et très boueux, il fallait être très prudent ! Nous avons fini par nous en sortir et atteindre la route pour la longer et retourner au bord du lac.
La terre était sèche et craquelée. Pas de risque de s'enfoncer ici mais qu'en était-il un peu plus loin ?
Derrière nous l'ambiance était mystérieuse, le soleil tentait des percées impressionnantes et devant nous l'immensité et la beauté ne se faisaient pas désiraient, elles étaient à notre portée !
Après encore quelque cabrioles et courses folles dans la boue, nous avons retrouvé la longue route goudronnée, celle-là même où nous avions rencontré notre premier martin-pêcheur gersois.
Au vu de l'heure, nous avons hâté le pas avec une contrainte, ne faire que 10 photos jusqu'à l'arrivée. Ah ah ah, j'en ai fait plus de trente, mais après tri, il n'en reste pas beaucoup ! Il faut dire que les reflets étaient comme hypnotisants !
Et puis nous étions arrivés. J'ai jeté un oeil derrière moi, laissant ce lac où je suis venue si souvent et où je reviendrai aussi souvent que possible, car, s'il a été aménagé par l'homme, la nature y a repris quelques droits et c'est toujours un régal d'en faire le constat et d'y flâner, d'y rencontrer des oiseaux, d'y scruter les reflets...
Un tour, qui valait donc bien le détour !
Bon weekend à vous, @nnie